Histoire des Courses de chevaux (courses hippiques) de plat :

Un nom générique pour les courses de chevaux, sur des pistes de longueurs différentes et dans différentes catégories d’âge ou de races de chevaux. Les courses se disputent en général sur des pistes circulaires, désignées souvent par des noms de Anglais indiquant ainsi que la course et sa distance équivalent à une course similaire en Angleterre. Par exemple le derby désigne la course de la même catégorie et sur le même distance que le Derby d’Epsom datant de 1779 (trois ans, distance 1,5 mile anglais c’est à dire 2,414 km). D’autres évènements similaires comprennent l’Oaks2000 GuineasSt. Léger, etc. Il existe quelques exceptions à cette règle.

Les coutumes liées aux courses et à la tenue des jockeys sont également d’origine anglaise. Les jockeys sont vêtus de toque à visière, de veste de couleurs vives, de culottes de cheval et de bottes de cheval. Lors de nombreuses courses en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et en Australie un code vestimentaire fonctionne aussi parmi les spectateurs par exemple à Ascot, les hommes doivent vêtir la queue-de-pie et le haut-de-forme de couleur gris grise tandis que les femmes doivent porter une robe élégante et un chapeau à larges bords.

La technique moderne de course fut élaborée par les jockeys eux-mêmes. Au milieu du 19e siècle, F. Archer mit au point la technique consistant à relâcher le cheval au galop. Un manuel donne ce descriptif concernant cette technique :

« Position assise en selle avec les jambes presque droites et le corps penché en avant. Elle permet au cavalier de mieux sentir les mouvements du cheval grâce au maintien du contact serré avec l’animal. Le cavalier doit être cependant très souple afin de ne pas gêner les mouvements du cheval. L’imitation du style de l’archer est très difficile et peu de cavaliers le réussissent ». Un Jockey aux courtes jambes, T. Sloan profita de son handicap pour élaborer un « monkey’s crouch » (position accroupie du singe).

La technique de Sloan fut ultérieurement améliorée en soulevant les étriers de manière que les genoux du jockey soient au niveau du garrot du cheval, a fin qu’au cours du galop lorsque l‘encolure du cheval est étendue, les hanches du jockey deviennent son prolongement.

HISTOIRE

La tradition de l'équitation est selon toute probabilité plus courte que celle qui consiste à guider les chariots tirés par un cheval. Ce constat qui peut paraître surprenant s’explique par le petit gabarit des premiers chevaux qui après différentes sélections ont atteint au Moyen-Orient, au tournant du premier et deuxième millénaire avant J-C, une taille permettant l’équitation. À l’époque où les courses de chevaux montés firent parties des JO Grecs, les chevaux du souverain perse Darius mesuraient environ 1,32-1,42m de hauteur et pesaient 250 kg tandis que la moyenne des chevaux de course est aujourd’hui de 1,60m de haut et 510 kg. Dans l’Égypte des pharaons les chevaux avaient la taille des ânes.

Le moment précis de l’apparition de l’équitation aux côtés des courses de chars était inconnu. Cet événement a probablement eu lieu en Assyrie et en Égypte bien qu’il n’existe pas de moyen de retracer la chronologie puisque le vieux mot égyptien HTR désignait à la fois le cheval et le chariot à deux roues. Des anciens égyptiens mettent en avant les représentations mettant en scène des chariots au lieu de cavaliers montés. La plupart des dessins et bas-relief arrivés jusqu’à nous représentent des cavaliers à dos d’ânes car l’équitation à dos d’ânes précéda l’équitation à cheval.

Les représentations de cavaliers à cheval apparurent plus tard, par exemple l’image de la déesse assyrienne Astarté (adorée aussi en Egypte) montant à cheval. Le culte d’Astarté en Egypte fut à son apogée à l’ère du nouvel empire (17e-11e siècle avant J-C) ce qui peut indiquer que l’équitation prit sa source en Assyrie et s’installera en Egypte avec le culte d’Astarté. Des hiéroglyphes parlant du pharaon Tutmozis IV contiennent la phrase suivante :

« Il est brave comme Astarté » à htr ce qui suggère que le pharaon pratiqua l’équitation, ou le char… La pratique de l’équitation se confirme aussi par les restes de chevaux momifiés retrouvés dans le tombeau de la reine Hatshepsout, à Deir el Bakri. L’arrivée des plus grands chevaux fut le résultat d’un travail de sélection entrepris vers 1350 avant J-C à Mitanni (Cappadoce moderne), empire assyrien, babylonien. Kikkulis, l’entraineur des chevaux du roi Suppliuliumas, écrivit le premier traité connu sur l’entrainement des chevaux de course, où il recommandait 144 jours d’entrainement suivis d’un test lors d’une chasse ou d’une expédition militaire.

Les jeux décris par Homère dans l’Illiade (environ 9e siècle avant J-C) ne comprenait pas l’équitation, intégrée au programme Olympique lors des 31e JO avant J-C, après les courses de chars (688 avant J-C). L’épreuve consistait en courses d’étalons (keles) par opposition aux courses de juments (kalpe), introduites au JO en 496 avant J-C, et aux courses de poulains (polon keles) introduites en 268 avant J-C.

Les documents d’époque indiquent que les jockeys montaient à cru, avec des rênes, sans mors et avec une courte cravache. Les étriers étaient inconnus en Europe jusqu’à l’arrivée des anciens Huns, ce qui permit aux cavaliers de garder leur équilibre au moyen de leurs jambes. Les courses commençaient avec le signal d’une trompette et, à l’exemple des courses de chars, la victoire était plutôt attribuée au propriétaire du cheval qu’au jockey.

Les courses de chevaux devinrent populaires à Rome et furent transplantées par les romains sur l’île de Bretagne (Britannia) où l’art de l’élevage des chevaux atteignit un tel niveau que les chevaux de course (comme les chiens de course) devinrent un objet d’exportation vers Rome. L’élevage des chevaux ainsi que l’emploi des chevaux pour les besoins du transport et du jeu gagna en popularité auprès des Bretons romanisés qui survécurent à la chute de l’Empire Romain.

Le cheval joua un rôle important dans les affrontements entre l’ancien pouvoir romanisé, et les nouveaux conquérants, les Angles, les Saxons et les Jutes, qui arrivèrent en Bretagne dès le 5e siècle.

La légende du roi Arthur contient plusieurs descriptions de victoires remportées par ses chevaliers montés sur des chevaux. La formation des chevaliers, leur code d’honneur, et leurs exploits militaires réalisés lors des joutes élevèrent le prestige de l’équitation et en firent un attribut noble (aristocrates).

La dynamique de l’équitation s’éleva encore plus après la conquête de l’île de Bretagne par les Vikings. En effet lors de la deuxième étape de leur prise de pouvoir en Bretagne, leur mobilité équestre fut un élément tactique prépondérant pour tromper l’ennemi. Une fois la terre abordée, les Vikings se livrèrent au pillage d’un territoire donné, puis ensuite se rendirent rapidement à cheval dans un autre endroit où ils embarquèrent sur leurs navires.

L’implication des Vikings dans le Dane-Law anglais conduisit à l’emprunt de leurs techniques d’élevage par les communautés locales. L’arrivée de Guillaume le Conquérant (1066) apporta en Angleterre des chevaux continentaux de plus haute taille, convenant parfaitement aux besoins des unités de cavalerie.

La tradition britannique de l’élevage de chevaux absorba de cette manière les éléments celtes, romains, scandinaves et normands se rapportant à l’art de l’élevage.

La technique de l’équitation Européenne fut transformée à l’époque de l’expansion arabe (570-632 après J-C.). Les arabes, appelés alors les Sarrazins, pénètrent en Europe du Sud par la péninsule Ibérique et parvinrent jusqu’au centre de la France d’aujourd’hui, arrêtés par Charles Martel à l’issue de la bataille de Tours en 732. Les Arabes apportèrent à l’équitation Européenne des éléments tels que la selle et une nouvelle race de chevaux, très rapides mais moins résistants à la fatigue.

Le roi d’Angleterre acheta en 1100 les premiers chevaux arabes et les croisa avec les chevaux européens. Les disputes avec les propriétaires des races anglaises conduisirent à des paris et à des courses, dont la plus ancienne référence remonte à 1174, date considérée comme étant l’origine des courses de chevaux modernes.

En Angleterre médiévale les épreuves de courses de chevaux étaient plus fréquentes que les tournois. L’épreuve de Chester fut dotée en 1512 d’un prix symbolique : une boule de bois décorée avec des fleurs, remplacée en 1540 par une boule d’argent. Les courses de Chester sont considérées aujourd’hui comme la première coupe régulière. Sous le règne de la Reine Anne (1702-1714), des courses pour des prix en argent devinrent communes. Dans la deuxième moitié du 17e siècle les courses de chevaux furent introduites en Amérique du Nord.

Une fois reconquis les territoires Hollandais en Amérique du Nord par les Anglais, en 1664, le gouverneur de New-York, R. Nichols, démarra une épreuve annuelle disputée au début avec des chevaux de trait. Le premier cheval de course (Bay Bolton) fut apporté en Amérique en 1730 et la première jument d’élevage (Bully Rock) en 1738. Ces deux animaux débutèrent l’élevage américain des chevaux de courses. Les grands espaces du continent américain générèrent une forte demande de chevaux de selle. En Europe, les courses de chevaux évoluaient vers un divertissement de luxetandis qu’en Amérique du Nord elles restèrent très longtemps associées aux besoins quotidiens, au transport et aux services administratifs. Un des premiers clubs d’équitation fut créé en Amérique du nord (Maryland Jockey Club en 1743). Le premier club anglais fut fondé en 1751 (London Jockey Club, rebaptisé plus tard Jockey Club of England).

Le comte de Derby mis en place en 1799 une course à Epsom, qui devint le modèle pour toutes les épreuves de course en Europe et en Amérique. Dans la plupart des pays Européens, des épreuves locales de course de chevaux furent connues dès le début du moyen-âge. Une forme de course, appelée CARROUSEL se déroula au moment de la Renaissance en France, tandis que les courses autour des places jouissaient d’une forte popularité en Italie (incluant les plus fameuses PALIO organisées jusqu’à aujourd’hui).

Comme la formule devint la référence utilisée à l’échelle internationale, les épreuves régionales perdirent beaucoup de leur splendeur.

Les premières épreuves européennes de style anglais eurent lieu en France en 1776, en Pologne en 1777, en Russie en1803, et en Allemagne en 1822. Jusqu’à la moitié du 19e siècle les courses de chevaux en Europe représentaient un caractère évènementiel exclusif, se liant d’habitude avec des foires et expositions de chevaux d’élevage.

Après 1848, l’audience s’élargit alors que les courses devenaient liées aux jeux d’argent, dominés par les paris. En Europe, les paris étaient limités aux hippodromes, tandis qu’en Grande-Bretagne et dans d’autres pays Anglophones ils se propageaient un peu partout. Parallèlement, les courses avec participation de propriétaire comme cavaliers étaient en voie de disparition.

Le Jockey devint la figure centrale, se transformant rapidement en un athlète professionnel, loué par le propriétaire de l’écurie. L’un des Jockeys les plus renommés fut probablement l’Américain E. Arcaro (1916-1997), cinq fois vainqueur des Kentucky Derby et deux fois des Triple Crown (première place à Derby, Belmont Stakes et Peakness). Le total des prix gagnés au cours de sa carrière dépassait les 30 millions de dollars. Un autre Jockey de haut rang fut J. Longden (né en 1907) le premier jockey à gagner plus de 5000 courses (6032 exactement), record battu en 1970 par W. Willie ou Bill Shoemaker (connu comme « The Shoe », né en 1931) qui gagna près de 9000 courses jusqu’en 1989. Shoemaker établit aussi le record du nombre de courses gagnées en une saison (485 en 1953).

Parmi les courses les plus prestigieuses en Grande-Bretagne se trouvent :

La St. Léger disputée depuis 1776 à Doncaster, Yorkshire ; St Leger Doncaster Race

La Derby disputée depuis 1779 à Epsom, Surrey ; Derby d'Epsom

La 2000 Guineas à Newmarket, Suffolk ; Course de la 2000 guineas

La victoire dans ces trois courses donne au vainqueur la triple couronne, un prix considéré comme la plus importante récompense des courses de chevaux au monde.

Parmi les autres courses britanniques importantes il faut compter celles d’Ascot et de Berkshire, disputées depuis 1703 sous le patronage de la famille royale.

Parmi les plus importantes épreuves américaines se trouvent :

Washington international, une épreuve prestigieuse seulement sur invitation ;

Saratoga Springs Cup ;

Kentucky Derby à Churchill Downs ;

Preakness Stakes à Pimlico et Belmont Stakes à Belmont Park

Les trois dernières forment la triple couronne américaine.

Il existe 56 piste aux USA sur lesquelles se disputent régulièrement des épreuves internationales.

Les plus prestigieuses épreuves irlandaises sont les courses à Curragh, Kildare ; en Australie Melbourne Cup ; en France le Prix de Diane et le Prix de l’Arc de triomphe à l'hippodrome de Longchampà Paris ; en Italie Derby italiano.

Il n’existe pas de fédération internationale affiliant les différentes organisations de propriétaires et de jockeys. Dans chaque pays organisant des épreuves de courses de chevaux se trouve une multitude d’organisations de propriétaires et de jockeys. Les publications périodiques sur les courses de chevaux comprennent un annuaire de pedigrees des chevaux, tel que British General Stud Bookfondé en 1791 ou des études sur des races particulières tel que Racing Calendar fondé en 1727.

La plus ancienne écurie est celle de Newmarket, Suffolk (Angleterre), fondée en 1660 par le roi Charles II et élevée à la qualité de National Stud (écurie nationale) après la seconde guerre mondiale. Newmarket accueille aussi le siège du jockey club britannique.

Sport essentiellement professionnel, les courses de chevaux ne sont pas incluses aux jeux olympiques bien que le changement d’attitude du C.I.O. envers le sport amateur puisse conduire à suivre le chemin ouvert par le basket-ball ou le tennis, et à reconnaître aux courses de chevaux le statut de sport olympique.